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La tribu des elfes
13 novembre 2008

To fric or not to fric

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Parce que je sais que vous adorez ça quand j'en parle... hum hum... parce qu'il est de bon ton aujourd'hui de ne pas en parler, faire comme si, faire semblant, pas faire de vagues, pas critiquer, pas juger, d'avoir un avis qui va dans le sens de tout le monde et qu'on n'a plus le droit de dire vraiment ce qu'on pense, juste le droit de se taire et subir les conséquences de ce que fait une minorité qui elle décide... pour tout le monde et surtout pour elle-même et ses petits (énormes) privilèges... moral en berne des français en ce moment au vu de la situation économique actuelle, baisse de 5 à 6% prévue des dépenses pour Noel en moyenne bien sûr et pour les plus chanceux... Allez, on va parler un peu politique !!!! Morceaux choisis trouvés dans la presse...

Paraît qu'on a des leçons à donner aux autres... FILLON, dans une interview au Parisien : "Il est satisfaisant de constater que les banques françaises sont plutôt plus solides et plus sérieuses que leurs concurrentes européennes." Rappel du montant de l'aide accordée par l' "Etat-gouvernement": "Le Crédit Agricole recevra 3 milliards d'euros, BNP Paribas 2,55 milliards, la Société Générale 1,7 milliard, le Crédit Mutuel 1,2 milliard, les Caisses d'Epargne 1,1 milliard et les Banques Populaires 950 millions." et c'est sûrement pas fini..... oupssssssss !

extrait du Canard enchaîné du 22 octobre, par Jean-Louis Porquet :

"S'il y a quelqu'un qui a su profiter du krach, c'est bien l'hypercapitaliste Warren Buffett, qui rachète à tour de bras des boîtes américaines en faillite. Connu pour son franc-parler et son sens aigu des affaires, il a eu un jour, cette remarque frappante : " La guerre des classes existe, c'est un fait, mais c'est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner." Cette phrase, François Ruffin a décidé de la prendre au sérieux. Dans un livre qui tombe à pic, il se pose la question : et si Buffet disait vrai ? Si c'était Sarkozy, lequel assurait pendant sa campagne électorale qu'il "refuse la lutte des classes", qui nous embobinait ? Si l'habituelle logorrhée (il faut poursuivre les réformes", lesquelles sont "nécessaires", et pour ce faire "rassembler", etc.) avait pour but de cacher cette évidence : la lutte des classes n'est pas une vieillerie à ranger au clou, mais se trouve d'une très brûlante actualité? La démonstration de Ruffin est d'autant plus accessible qu'aujourd'hui, avec le krach, jongler avec les milliards ne nous fait plus peur : citant les chiffres les plus officiels, ceux de la Commission européenne, il rappelle qu'en vingt-cinq ans dans notre beau pays la part des salaires dans le produit intérieur brut a chuté de 9.3%. Ce qui signifie que chaque année, 170 milliards d'euros environ, au lieu d'atterrir dans la poche des salariés, ont rempli celles des actionnaires et boursicoteurs. Ce chiffre constitue une donnée majeure de l'économie, dit Ruffin. Il explique pourquoi les salaires stagnent depuis un quart de siècle. Il explique la génération des trentenaires précaires. Il explique la forme olympique de "l'hyperclasse hypermobile, hyperactive et hyperfriquée". Il montre que les riches se sont enrichis sur le dos des pauvres, et cela devrait être au centre de tous les débats. Or c'est un point aveugle. Tout est fait pour le dissimuler. A gauche, "pourquoi ne parle-t-on ni de "vainqueurs" ni de "vaincus", ni de "guerre" ni de "classes""? Pourquoi ces discours gélatineux, ces "platitudes passe-partout"? Ruffin montre qu'entre 1978 et 1988 tout le vocabulaire de gauche (front de classe, autogestion, rupture, exploiteurs, classe ourvrière, etc.) a été "liquidé-et la pensée qui va avec". Aujourd'hui, Ségolène Royal veut "réconcilier la France avec les entrepreneurs". Vincent Peillon n'a d'autre ennemi que le "dogmatisme marxiste", etc. Et Ruffin de faire des allers-retours entre cette analyse et le réel. D'écouter les victimes de "cet affrontement du Capital et du Travail". (...) Contre le bourrage de crânes généralisé, contre ceux qui tremblent de passer pour "ringards" et "populistes" en appelant un capitaliste un capitaliste, voilà un essai combatif, qui en appelle très logiquement à Jaurès (celui des bons jours) : "Ce que la vie m'a révélé, ce n'est point l'idée socialiste, c'est la nécessité du combat." Kif-kif Warren Buffett !...

extrait du Canard enchaîné du 5 novembre, par Jean-Louis Porquet :

C'est juste une phrase qui vous attrape, et vous trotte dans la tête. Une phrase prononcée par Patrick Doutreligne, de la fondation Abbé Pierre. Evoquant dans Politis (23/10) les Enfants de Don Quichotte, à l'occasion de la sortie du film des frères Legrand, il explique qu'avec leur action de décembre 2006, ils ont créé un "choc salutaire", et ce pour une raison simple : "Notre niveau de tolérance était en train d'augmenter." Emmaus, la fondation Abbé-Pierre, le Secours Catholique : les associations qui ont rejoint alors les Don Quichotte, à force de gérer des structures d'accueil pour SDF et de s'asseoir à la table de négociation des ministères, avaient fini par s'institutionnaliser. Au fond : par s'y faire, à la misère. "Notre niveau de tolérance était en train d'augmenter." Et l'on se dit brusquement que c'est bien de ça qu'il s'agit aujourd'hui, mais pas seulement pour la misère : pour tout. des choses qui nous auraient choqués, indignés, blessés voilà 2 ans, on les laisse passer. On baisse la garde. On s'habitue. de temps en temps, dans un sursaut, on se dit que si ça continue on va finir comme les Italiens : lobotomisés. Car cinq années de Berlusconi ne leur ont pas suffi, ils en ont redemandé, l'ont réélu, les voilà maintenant assistant aux pitreries quotidiennes du télébonimenteur, et seul son projet fou de supprimer 200 000 postes d'enseignants a provoqué un sursaut, fait descendre récemment dans la rue 2 millions de manifestants. On s'habitue. Le martèlement sarkosyste et la cour qui lui lèche à grand bruit les talonnettes. Sous des apparences faussement décontractées et "modernes", le manque total d'humour, que prouve l'affaire des poupées vaudoues. Cette perpétuelle autocélébration de soi, tel un catcheur en tournée permanente sur tous les écrans. La tête qui enfle et les mots pareillement, qui n'ont plus guère de rapport avec le réel. Ainsi, on passe un "pacte moral" avec les banques. Un "pacte moral" !!! Pas étonnant qu'elles s'assoient dessus ! On invite les banquiers à faire preuve de "solidarité". C'est à se rouler par terre ! Mais nous restons stoiques, à peine un sourire accablé, nous rentrons la tête dans les épaules, on a vu pire non ? Et on verra pire. Cet entêtement dans l'erreur : à peine le krach a-t-il déboulé qu'aussitôt "il faut poursuivre les réformes de plus belle". Les réformes ? Cogner sur les services publics, virer massivement des profs, privatiser La Poste (tout en disant le contraire), etc. Cette tentation bonapartiste, je suis l'homme providentiel, à moi l'Europe... Et ce krach à l'occasion duquel ministres et "experts" se déchaînent en choeur, entonnant les mêmes rengaines qu'avant. Même le pape de la finance américaine Alan Greenspan reconnaît aujourd'hui avoir "fait une erreur en croyant que le sens de leurs propres intérêts, notamment chez les banquiers, était la meilleure protection qui soit". mais eux, ministres et "experts" sarkosystes, continuent leur bonhomme de chemin, comme des poules à qui on a coupé la tête. Un "pacte moral" avec les banques... Notre niveau de tolérance est en train d'augmenter.

"La France a échappé à la récession au troisième trimestre grâce à une augmentation inattendue de 0,14% de son produit intérieur brut. Contrairement à l'Allemagne qui a fait -0,5, contrairement à la Grande-Bretagne qui a fait -0,5, la France fait +0,14%. C'est une bonne nouvelle et ça signifie que la France n'est pas techniquement en récession !" révèle la ministre de l'Economie Christine Lagarde. Oh comme on est content !!!! Paraît qu'on n'est pas en récession et que le PIB a augmenté !!!! Comme dit plus haut, ce ne sont évidemment pas les salaires qui en profitent, tous ces chiffres ne sont que de la poudre aux yeux, de la poudre de perlimpinpin histoire de nous dire "Bonne nuit les petits !"....

Allez pour finir, en vrac, quelques citations de Coluche, toujours d'actualité, ce bougre alors, il avait tout compris et il a tout dit, qui peut le remplacer aujourd'hui franchement, il me manque....

"La moitié des hommes politiques sont des bons à rien. Les autres sont prêts à tout. La dictature, c’est « ferme ta gueule » et la démocratie c’est « cause toujours ». Écrivez nous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer. À vingt heures, à la télé, quand tous les pauvres sortent du travail, on ne peut pas dire toute la vérité. Sinon, la majorité n'irait pas travailler le lendemain. Si tous ceux qui n'ont rien n'en demandaient pas plus, il serait bien facile de contenter tout le monde. Qui prête aux riches prête à rire. Si on écoutait ce qui se dit, les riches seraient les méchants, les pauvres, les gentils. Alors pourquoi tout le monde veut devenir méchant ??"

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Commentaires
J
J'aimerais surtout savoir ce que pensent ces plus de 50% qui ont voté pour lui...Mais je ne me leurre pas, je ne crois pas que ça aurait été mieux avec la gauche...Je m'estime privilégiée à une petite échelle car j'ai un revenu mensuel qui ne casse pas des briques mais qui nourrit mes enfants et permet qq petites folies (de moins en moins certes). Je n'ai pas connu la galère mais je m'inquiète fortement pour l'avenir de mes enfants..De toutes manières, la récession c'est comme le nuage de Tchernobyl elle s'est arrêtée à nos frontières! il est vrai qu'on s'habitue à tout et même à l'injustice, qu'on se dit plus facilement "chacun sa m...", nous perdons chaque jour de sacrés valeurs, tout le monde râle mais il n'y a aucun soulèvement.Vive le politiquement correct! Et je parie surtout que même en pleine crise, les gens trouveront tjs de l'argent à claquer en télé, vidéo et consoles. Surement encore plus d'ailleurs : se plonger dans le virtuel afin d'oublier le monde réél. Se faire bourrer le crâne par Tf1 et baver devant les reportages sur les riches de M6..Bon je m'énerve...merci pour cet article!
S
Toujours d'accord avec toi et ton analyse... On peut faire tourner la planche à billets mais pas pour les chomeurs, les profs ou la sécu !!!! et j'en passe...<br /> Sarko est toujours en forme côté com ainsiq ue sa Carla qui se prend pour Jackie Kennedy, il aurait tord de faire autrement il parait qu'il grimpe côté popularité !!!! Les gens ont plus peur de Besancenot...<br /> Bref la réalité n'est pas terrible : chômage technique autour de nous, PME qui ferment, temps partiels subits et précarité....Joyeux Noël pour ceux qui peuvent !!<br /> J'écoute souvent "Là bas si j'y suis " sur Inetr de Daniel Mermet c'est édifiant sur le fonctionnement de notre monde.
V
Super, j'ai trouvé quelqu'un qui pense comme moi et qui n'a pas peur de le dire. C'est sur , si Coluche était encore là , il aurait de quoi faire des bons sketches. Mais il serait certainement furieux de voir que les restos du coeur sont toujours là , alors qu'il pensait que ce serait provisoire . Cette année il y aura surement encore plus de monde et de plus en plus de retraités et des gens qui travaillent mais gagnent très peu . Travailler plus pour gagner plus .Quelle bonne blague .....
B
Allélouia! Ben, justement, moi j'irais pas travailler, pas demain, mais jeudi prochain, et j'espère que beaucoup feront pareil. Pas pour moi, mais pour les enfants, parce qu'on va par exemple leur supprimer des aides (psychologues, rééducateurs...) auxquels ils ont droit et dont ils ont souvent besoin!<br /> Parce qu'on veut nous supprimer l'école maternelle, parce que demain ma collègue est opérée et ne sera pas remplacée, quelles bonnes conditions de travail...
La tribu des elfes
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