Encore des nouvelles...
Un grand silence depuis quelques jours, vos commentaires si plein de réconfort qui n'ont pas été publiés et que je n'ai même pas pu lire avant ce soir.... mais ça fait plus de 3 jours que je n'avais plus Internet, à peine le téléphone qui marchait quand il voulait, autant vous dire que sans Internet, j'étais perdue, sentiment d'être coupée du monde et seule terriblement seule pour affronter ces derniers jours pas terribles... Une rechute et le voilà maintenant enfin à l'hôpital pour 10 jours de sevrage, entouré par des gens qui vont encore plus mal que lui, dans la même chambre qu'un Alzheimer, de quoi réfléchir sur le sens de la vie... discussions avec alcoologue, psychologue etc etc... obligé de se poser et de réfléchir enfin, de prendre conscience des choses, de ce qu'il doit faire pour aller mieux, il a l'air plein de bonne volonté... Moi je m'enfonce petit à petit depuis quelques jours, j'y arrive plus, je suis épuisée physiquement (des jours sans manger parce que pas envie, plus envie...) et moralement, je me déglingue, je ne crois plus en rien, même en moi, envie de lâcher prise, de faire comme lui, de me laisser aller, c'est tellement plus facile que de se battre pour soi et pour les autres... Il est temps que mes enfants s'en aillent dans ma famille car je n'ai plus la force de m'en occuper, il va falloir que je remonte la pente, sans doute faudra-t-il que je passe par la case anti-dépresseurs et somnifères (car je ne dors plus non plus) au risque de couler sinon complètement et les enfants comptent sur moi, ils sont adorables, n'ont jamais été si sages, ils comprennent mon état, ma détresse, se rendent bien compte que leur maman est épuisée à cause de ces 2 dernières semaines et m'entourent de leur affection comme ils peuvent, je parle avec eux de tout ça pour pas qu'il y ait de non-dits, de tabous, de choses refoulées, rentrées et pour qu'ils s'expriment si eux vivent mal les choses et en souffrent, je sais bien qu'il en restera toujours quelquechose mais malheureusement je ne peux rien y faire ni les préserver de tout, la vie est faite comme ça, on ne choisit pas tous les paramètres, on fait avec ce qui nous arrive et on intervient sur une infime partie seulement des choses... Merci à toutes pour tout votre soutien quel qu'il soit... Il y a les conseils des unes et des autres, celles qui me conseillent de le quitter pour avoir vécu la même chose, d'autres qui me comprennent dans mon choix de vouloir y croire encore... Je crois que les alcooliques ne sont pas tous pareils, pas tous logés à la même enseigne, n'ont pas tous vécu les mêmes choses, n'ont pas tous le même passé et pas tous les mêmes chances de s'en sortir ... On n'est pas alcoolique par hasard et il y a toujours une raison de l'être quoiqu'en disent certains, je n'aime pas trop le terme de maladie car qui dit maladie dit médicaments et ça ne se soigne pas par les médicaments, ils sont juste là pour soutenir (et encore certains aggravent encore plus les choses comme les benzos) et qui dit maladie dit aussi guérison et je pense qu'on n'est jamais totalement guéri de cette maladie-là, on peut devenir au mieux porteur sain tant qu'on ne touche pas à un verre... Tout est dans le mental, l'hygiène de vie... et puis il y a la volonté de s'en sortir ou pas, de changer les choses que l'on peut changer et d'accepter les choses qu'on ne peut pas changer, notamment le passé, savoir vivre avec parce qu'on ne peut plus agir sur lui... J'ose espérer que lui ait cette volonté maintenant qu'il s'est libéré de son passé et que notre avenir sera beau et de toutes les couleurs, j'espère que je n'espère pas en vain, que le brouillard dans lequel je m'enfonce va s'estomper peu à peu et que je vais enfin revoir la lumière...