Un dimanche soir d'automne....
Anne-Julie Aubry
Une saison blanche et austère
Le jour a pris des somnifères
Je dors, debout
On l'attend depuis des mois
Mais le printemps, ne viendra pas
Peut-être, en Août
Mais c'est l'éther,
Que je préfère
A nos hivers...
On s'attache, et on se lasse
Jusqu'au jour où nos nuits blanches
Ressemblent à un dimanche
On se cache, on s'embarrasse
Et je mets ma robe blanche,
Le temps d'un dimanche en hiver
Passent les jours et mon heure
Passent les oiseaux migrateurs
Je perds le nord.
Le printemps ne viendra plus
J'ai l'impression qu'il s'est perdu
Peut-être il dort
Je manque d'air,
Nos soir d'hiver,
Sont délétères
On s'attache et on se lasse
Jusqu'au jour où nos nuits blanches
Ressemblent à un dimanche
On se cache, on s'embarrasse
Je mets ma robe blanche,
Le temps d'un dimanche en hiver.
Keren Ann - Un dimanche en hiver
Un dimanche soir d'automne comme un dimanche d'hiver... La nuit qui commence de plus en plus tôt, les volets qu'on ferme un peu plus tôt, les lumières qui s'allument un peu plus tôt, les pulls et manteaux que l'on ressort du placard, envie d'un bon bain chaud avec des bulles, je ne m'en prive pas tant que j'en ai un... une envie de feu de cheminée mais pas le courage, plus envie de rien, toute seule même si les enfants papillonnent autour de moi, un mari si l'on peut appeler ça comme ça, qui joue avec mes nerfs, croit encore qu'il peut me manipuler même à distance, qui ne m'a pas ménagée depuis mon retour à la vie, de nouveau à l'hôpital, rentré dans un avant-hier, ressorti hier matin et retourné dans un autre hier soir pour finir en psychiatrie aujourd'hui jusqu'au milieu de la semaine prochaine... une histoire de fous, je me demande s'il ne cherche pas à nous rendre comme lui, dingues quoi... Je m'en fiche, tout ce qu'il fait ou dit ne me touche plus, il n'est plus à la maison, ne rentrera plus, c'est ça l'important... Une belle-famille qui me tourne le dos comme elle l'a toujours fait, me juge, m'accuse, enfonce le couteau dans la plaie, je me sens seule, terriblement seule, loin des miens, loin de ma famille à moi qui me soutient elle comme elle peut et me manque... Et puis la fatigue, une immense fatigue depuis que je suis sortie de l'hôpital, plus la force de grand chose à part faire des citrouilles et des champignons à ne plus savoir qu'en faire, allez savoir pourquoi, besoin d'occuper mes mains pour remplir le vide de ma vie, une lassitude qui s'installe, une impuissance, à peine la force de m'occuper de mes 4 enfants, devoirs à surveiller, repas à préparer, une montagne de linge à laver qui s'accumule, du mal à supporter le bruit, leurs disputes, à faire régner un peu d'ordre, la peur de l'avenir, un projet auquel j'ai décidé de renoncer, une maison qui va être revendue aussi vite qu'elle a été achetée car je ne veux plus rester ici, là où je ne suis plus heureuse, là où on ne veut pas de moi, et puis m'éloigner de mon mari, de ce que j'ai vécu avec lui, recommencer à zéro ailleurs, je crois finalement que c'est ce qu'il me faut, même si ça ne correspond pas exactement à ce que je voulais faire au départ, même si un quelconque projet ne voit pas le jour et que je trouve juste un boulot qui me fasse vivre moi et ma famille, me mettre à l'abri, ça c'est le plus important, et me rapprocher de ceux qui ont été là pour moi, ma famille à moi, impression de m'être trompée de route depuis le mois d'août, peut-être aurais-je du suivre ma 1ère intuition plutôt que de faire tout un détour pour finir par revenir au point de départ, je vais devenir raisonnable et me contenter d'une vie normale, la normalité, je n'ai jamais connu alors pourquoi pas, peut-être est-ce apaisant et peut-être est-ce la clé du bonheur finalement, à quoi bon vouloir la Lune....
ps personnel : Clélia, dis-moi que tu me lis toujours et que tu penses toujours à moi...