Coups de coeur cinéma
Et oui, grosse envie de salles obscures ces derniers temps, sans doute la saison qui veut ça, besoin de se réchauffer et de s'installer confortablement dans un bon fauteuil pour regarder un bon film !... Mes goûts en matière de cinéma (comme pour le reste d'ailleurs) sont très éclectiques car ce que j'aime c'est la diversité et là, j'ai été servie !....
Premier film vu... Chrysalis... Un film de science-fiction à la française, ultra esthétique, un univers très froid, très sombre.... une mise en scène inventive et musclée dans les scènes d'action mais qui n'évite pas les clichés parfois et puis pas une grande originalité et c'est bien dommage, les américains font mieux dans ce domaine, on s'ennuie un peu, manque d'émotion, de relief, de créativité, de budget sans doute aussi... et pourtant le scénario accumule les thèmes fascinants (mémoire, manipulation mentale, jumeaux, clinique aux expériences secrètes) bref il y aurait eu de quoi faire quelquechose de mieux ! Les acteurs font ce qu'ils peuvent mais bon... un peu dommage pour Dupontel que j'adore....
Deuxième film... Le dernier gang... Un super polar à l'ancienne, énergique, où l'action ne mollit jamais, à ne pas rater, on ne s'y ennuie pas une seconde, tout est génial dans ce film, la mise en scène, la musique, les images, l'ambiance des années 80, les acteurs excellents, l'histoire (vraie à la base)... c'est en fait l'histoire très très librement interpretée par Ariel Zeitoun du gang des postiches.
Le gang des postiches est une équipe de braqueurs qui opéra à Paris entre 1981 et 1986. Ils s'attaquèrent à une trentaine de banques avec une rare audace. Ils entraient tout simplement dans l'agence, habillés en bourgeois et portant des perruques et de fausses moustaches ou barbes, d'où leur nom. Au fil de leurs braquages et en l'absence de pistes pour les enquêteurs, les journalistes firent de ces braqueurs, qui se montraient respectueux avec les otages et qui ne faisaient pas de victimes, des sortes de héros. Ils s'attaquaient aux salles des coffres des banques et bénéficiaient d'une forte sympathie chez les gens ordinaires, qui souriaient plus qu'ils ne s'inquiétaient en entendant que le gang des postiches avait encore frappé...
Critique presse pas toujours bonne, tendance évidente dans le film à faire de ces braqueurs des héros mais on s'en fout, c'est du cinéma après tout, on est là pour ça et pendant 2h, on aurait presque envie qu'ils existent vraiment ces héros, Elbaz et sa bande, sortes de justiciers quelque part des temps modernes qui prennent aux riches... si si !!! (oui je l'avoue, j'ai un petit gros faible pour Vincent Elbaz !...). Alors moi je dis film vraiment réussi et na !
Je termine par le dernier vu... vu toute seule... Darling... Une mention vraiment spéciale à ce film... Jamais je crois jusque-là dans ma vie je n'ai autant pleuré pendant un film, je suis une ultra-sensible, ce film m'a bouleversé, torturé les tripes et la tête à un point qui n'est vraiment pas imaginable, j'ai l'habitude de tout voir, films de guerre comme tout récemment, films d'horreur, même les pires, je suis capable de tout regarder, de tout supporter visuellement, mais là, ce film, c'est la vie, la vraie, c'est une histoire vraie et honnêtement c'est pas supportable... Darling est une femme d’aujourd’hui si l'on peut dire, naïve et effrontée, instinctive et courageuse, quelqu'un de la vie normale enfin normale disons plutôt de la vie ordinaire car normale non ça ne peut pas être la vie normale sinon on aurait tous envie de se suicider, c'est disons plutôt une personne très ordinaire, lancée dans le broyeur de la vie c'est le cas de le dire, la pire des vies et qui donne l’impression de toujours choisir la mauvaise direction mais qui finalement, dès le début, n'a personne pour la guider ni pour l'aimer, qui vit tout ce qu'il y a de pire mais qui arrive à puiser au fond d’elle-même une énergie incroyable pour continuer, même qu'on se demande comment elle fait, comment elle arrive à relever toujours la tête, malgré tout ce qui lui arrive... Je ne peux pas en dire plus sinon vous saurez tout et vous n'irez pas le voir et pourtant c'est un film qui malgré toute l'émotion submergeante qu'il entraîne et même sans être ultra-sensible, ce film ne peut absolument pas laisser indifférent c'est pas possible, malgré la violence, suggérée, devinée, mais jamais montrée, l'immense tristesse, ce film mérite d'être vu... je suis sortie de la salle.... l'air froid était saisissant, j'avais encore les larmes aux yeux... Quant à l'interprétation de Marina Foïs... Son intelligence et sa sobriété rendent encore plus pathétique le sort de Darling dont elle n'a fait la connaissance qu'après 5 semaines de tournage pour ne pas être influencée. Il faut saluer aussi la prestation de Guillaume Canet, pas évident d'accepter de jouer un tel rôle de "salaud" intégral violent, n'hésitant pas aussi à faire violer sa femme par ses compagnons de poker pour honorer une dette de jeu... Pfiouuuuu... Ce film m'a vraiment perturbé si je puis dire mais je ne regrette vraiment pas de l'avoir vu...